La Caisse de pension se protège ainsi contre le risque de sous-couverture, en principe momentané. Cela signifie pour les assurés que la performance n’est pas dédiée entièrement aux prestations, tout du moins, tant que la RFV n’est pas entièrement constituée.
Prenons une Caisse de pension théorique créée avec 1000 assurés de 25 ans, dont la PLP initiale est de 0. Aucune RFV n’existe (sauf si un sponsor généreux la finance). Le tableau (voir téléchargement à la fin du texte) illustre l’évolution selon différents scénarii. Le tableau montre la simulation pour un plan de prévoyance à taux d’épargne unique de 14% du salaire AVS et une progression annuelle du salaire de 1.5%
En l’absence d’inflation, une allocation stratégique moyenne permet d’espérer un rendement moyen de 3.00% (colonne 1 du tableau). Si l’intérêt annuel versé sur la PLP est de 2.25%, alors le degré de couverture atteint à 65 ans est de 116.6%. Ce niveau de RFV, 16.6%, est une cible adéquate. Si le taux technique est de 2.25%, le taux de conversion de 5.2% (cadran 1 du tableau), la rente annuelle atteint 33.7% du dernier salaire AVS.
Deux enseignements peuvent ĂŞtre retenus :
La RFV peut financer un risque de longévité de 50% de l’espérance de vie, c’est-à -dire la situation où tous les 1000 assurés vivraient jusqu’à 101 ans.
La RFV de la Caisse (1000 assurés de 65 ans) induit un taux technique réel de 0.87% pour les rentes en cours. Alors la question doit être analysée soigneusement s’il est utile d’abaisser le taux technique, respectivement le taux de conversion.
Il n’est pas interdit de réfléchir si la Caisse prend un risque à fixer le taux technique à 2.5%, permettant une amélioration de la rente de 9.2% (colonne 1 du 2ème cadran). Elle aurait constitué une RFV de 10.8% à 65 ans, induisant un taux technique réel de 1.6%, couvrant ainsi un risque de longévité de 25% de l’espérance de vie, soit la situation où les 1'000 assurés atteignent 95 ans au lieu de 89 ans.
Arrivé à la retraite, l’assuré est confronté de plus en plus souvent et dans un nombre croissant d’institution de prévoyance au choix, complexe, entre une prestation de retraite en capital ou une prestation de retraite en rente. Le tableau peut également leur apporter quelques informations utiles à leur réflexion.
L’assuré doit être informé qu’en prenant le capital il renonce au bénéfice de la RFV qui demeure dans la Caisse.
L’assuré qui fait le choix du capital devrait bien planifier pour assumer les risques de volatilité des placements et surtout le risque de longévité. La Caisse bénéficie de l’avantage du collectif pour couvrir le risque de longévité ; l’assuré, seul, doit être évidemment plus prudent. Si un niveau de sécurité de 25% est prudent pour une Caisse, il ne l’est pas pour un individu : ce dernier doit viser au minimum un niveau de sécurité de 50%. Dans ce cas, la prestation en capital reçue permet théoriquement de s’octroyer une rente au taux de conversion de 4.45% (100% / 116.6% * 5.2%).
Est-ce que l’avantage fiscal que l’on croit obtenir avec la prestation en capital compense cela ? rien n’est moins sûr !
La communication institutionnelle du 2ème pilier doit augmenter, en quantité et en qualité.
La Réserve pour Fluctuations de Valeurs a-t-elle vraiment qu’une seule fonction ?