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Vraiment?

Ou pourquoi les pancakes sont utiles pour les caisses de pensions

02.10.2025
Temps de lecture: 3 min

Les pancakes font partie de l’automne, au mĂŞme titre que le brouillard, la bruine, les feuilles aux teintes dorĂ©es et les citrouilles. Et j’écris dĂ©libĂ©rĂ©ment «pancakes». En effet, si je parlais de «Pfannkuchen», cela pourrait signifier deux choses: d’une part, un plat Ă  base d’oeufs, fin et plat, cuit dans une poĂŞle, semblable Ă  une omelette ou Ă  une crĂŞpe. D’autre part, le terme de «Pfannkuchen» est utilisĂ© dans certaines rĂ©gions pour dĂ©signer une pâtisserie sucrĂ©e fourrĂ©e, connue ailleurs sous le nom de « Berliner» ou de Â«Krapfen». Imaginez que vous pensiez Ă  ces « Berliner» ou «Krapfen» et que j’écrive que ce plat peut aussi ĂŞtre savourĂ© avec du fromage et du jambon par exemple. Cela vous donnerait immĂ©diatement la nausĂ©e!

Pour des raisons gustatives et de clartĂ©, nous nous en tiendrons donc au mot «pancake ». D’une certaine manière, c’est un peu regrettable car qu’il existe tant de synonymes savoureux pour le mot allemand « Pfannkuchen». OEufs brouillĂ©s, omelettes ou crĂŞpes ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© citĂ©s et peuvent ĂŞtre facilement complĂ©tĂ©s par des gâteaux aux oeufs, des Â«Plinsen» et des «Palatschinken». Mais mĂŞme si tous ces plats – Ă  la diffĂ©rence des «Berliner» ou des «Krapfen» – dĂ©signaient effectivement la mĂŞme chose, je ne pense pas que nous nous comprendrions vraiment. Les termes de Â«Palatschinken» et de «Pfannkuchen» vous font-ils vraiment penser Ă  la mĂŞme chose ? Ou bien l’idĂ©e que vous vous faites des «Palatschinken » vous ramène-t-elle Ă  nouveau vers les produits Ă  base de viande salĂ©s ?

Et comment sauriez-vous – je me le demande – que je parle toujours de la mĂŞme crĂŞpe de la première ligne mĂŞme si j’emploie le mot omelette ? Comment sauriez-vous que j’utilise «crĂŞpe» au lieu d’«omelette», par exemple pour Ă©conomiser des caractères, pour ne pas me rĂ©pĂ©ter ou simplement parce que je prĂ©fère secrètement ce mot ? Et mĂŞme si vous saviez que l’omelette dĂ©signe en rĂ©alitĂ© toujours la mĂŞme crĂŞpe, ne seriez-vous pas quand mĂŞme induit en erreur? Imaginons que je vous rĂ©vèle, par exemple, que j’aime par-dessus tout dĂ©guster mon omelette avec du sirop d’érable et des baies cueillies avec soin dans le jardin. Ne seriez-vous pas tentĂ© de faire une analyse psychologique pour savoir ce que le fait d’utiliser le mot «omelette» plutĂ´t que le mot «crĂŞpe» rĂ©vèle sur l’auteure ? Peut-ĂŞtre me qualifieriez-vous de radine ou me reprocheriez-vous d’avoir une relation difficile avec les anaphores, les Ă©panalepses et les anadiploses et en rechercheriez-vous les raisons dans mon enfance. Peut-ĂŞtre m’accuseriez-vous de discrimination envers les crĂŞpes ou d’appropriation culturelle. Et voilĂ , ma gĂ©nĂ©reuse rĂ©vĂ©lation sur moi-mĂŞme serait dĂ©jĂ  terminĂ©e, tandis que le petit Freud qui sommeille en vous aurait connu son heure de gloire. Et tout cela Ă  cause d’omelettes plutĂ´t que de crĂŞpes – voilĂ  le rĂ©sultat !

Ă€ propos d’oeufs: dans de nombreuses cultures, l’oeuf a une profonde signification symbolique, souvent comme signe de fertilitĂ©, de nouveau dĂ©part et de renaissance. Dans diffĂ©rentes religions et mythes, l’oeuf est considĂ©rĂ© comme Ă  l’origine de la vie, par exemple comme l’oeuf du monde, Ă  partir duquel le ciel et la terre ont Ă©tĂ© créés. L’oeuf fait aussi partie intĂ©grante des coutumes et des fĂŞtes, comme Pâques, oĂą il symbolise la rĂ©surrection du Christ. Qu’est-ce que cela a Ă  voir avec notre sujet ? Absolument rien, mais vous voudrez peut-ĂŞtre Ă©largir vos connaissances?!

Pour en revenir au pancake automnal (que je prĂ©fère d’ailleurs recouvrir de sirop d’érable et de baies fraĂ®ches) : les explications ci-dessus sur le pancake devraient ĂŞtre extrĂŞmement utiles pour les caisses de pensions. A vrai dire, les passages ci-dessus consacrĂ©s au pancake contiennent dĂ©jĂ  tous les ingrĂ©dients importants pour une communication savoureuse sur les caisses de pensions. Permettezmoi de vous rĂ©sumer brièvement : n’utilisez que des termes sans Ă©quivoque (pancake ou caisse de pension) et renoncez aux synonymes (pas d’omelette, pas d’institution de prĂ©voyance, pas de caisse, pas de fondation). N’ennuyez pas vos lecteurs avec des contenus que vous seul pensez devoir connaĂ®tre (histoire culturelle de l’oeuf ou règlement de la caisse de pension).

Oh, et très important : venez Ă  l’essentiel. Autrement dit: mon cher, toi qui affirmais que les caisses de pensions et les pancakes ne pouvaient pas ĂŞtre rĂ©unis dans un mĂŞme texte, c’est moi qui ai gagnĂ© ce pari. Tout est une question de communication. Vraiment ? Vraiment.