Autres réactions au non du peuple
Une occasion manquée, le temps d'une marche arrière ou d'une nouvelle édition. Les partis et les associations prennent acte du verdict clair du peuple.
Continuez à lire37% des nouveaux retraités se font verser leur avoir de vieillesse de la prévoyance professionnelle (PP) sous forme de capital. Ils n’ont jamais été aussi nombreux qu’aujourd’hui. 19% optent pour une combinaison entre rente et capital (OFS 2022). A l’avenir, les demandes de prestations complémentaires devraient exploser. Mais une chose après l’autre.
Dans le rĂ©gime de la primautĂ© des prestations, les rentes des caisses de pensions sont dĂ©finies en fonction du dernier salaire assurĂ©. Ce système offre une grande sĂ©curitĂ© financière aux assurĂ©s. Les rentes de l’AVS et de la prĂ©voyance professionnelle permettent ensemble de maintenir le niveau de vie antĂ©rieur de manière appropriĂ©e (conformĂ©ment Ă la Constitution), et l’inflation est Ă©galement prise en compte. Le financement de la primautĂ© des prestations est toutefois difficile et pèse lourdement sur les employeurs. Il n’est donc pas Ă©tonnant que la majoritĂ© d'entre eux aient fait en sorte d’éliminer ces risques.Â
La primauté des cotisations, dominante dans la prévoyance professionnelle, est le système auquel les employeurs privés et publics ont recours pour éviter les risques de la primauté des prestations (alors que le message initial de 1975 sur la LPP obligatoire formulait encore l’objectif de prestations au sens de la primauté des prestations, la question de la primauté des cotisations a fait son entrée dans le projet lors du débat parlementaire). L’avoir de vieillesse accumulé, multiplié par le taux de conversion (TC), définit le montant de la rente. En théorie, la primauté des cotisations peut offrir des prestations similaires à celles de la primauté des prestations. En pratique, ce n’est quasiment jamais le cas. Dans le système de la primauté des cotisations, le risque auquel les rentes sont exposées est reporté sur les salariés.
En 2022, 13 milliards de francs ont été versés sous forme de capital, soit 15% de plus que l’année précédente et 120% de plus qu’il y a dix ans. A ce sujet, les prestataires financiers expliquent que la tendance au retrait en capital ne relève pas du hasard. Pour ceux qui disposent de la marge de manœuvre nécessaire, cette solution apparaît souvent plus attrayante que la rente. Ses atouts englobent la flexibilité, la possibilité de réaliser des rêves (de consommation) longtemps caressés, un taux d’imposition plus faible, des opportunités de placement plus rémunératrices et la transmission aux héritiers du capital vieillesse non utilisé.
Les caisses de pensions profitent à double titre du retrait en capital: premièrement, le risque de longévité disparaît de leur bilan; il est supporté par les retraités qui perçoivent le capital. Deuxièmement, l’excédent de couverture des engagements de prestations (taux de couverture > 100%) reste au prorata chez les institutions de prévoyance; il n’est pas reversé aux assurés lors du retrait en capital.
Dans le meilleur des cas, le capital retiré est réinvesti. Des prestations individuelles de conseil en placement ou de gestion de fortune coûtent certainement 4 à 6 fois plus que dans le collectif du 2e pilier organisé de manière concurrentielle. La forte publicité qui entoure le retrait en capital n’a donc rien de surprenant.
Les retraités qui s’attendent à mourir (trop) prématurément, dans la moitié gauche de la distribution de mortalité, profitent du retrait du capital («sélection négative») au détriment du collectif.
L’espérance de vie ne cesse de s’allonger: elle avoisine 82 ans pour les hommes et 85 ans pour les femmes. Une grande partie de la population s’attend à vivre plus longtemps. Les retraités en bonne santé doivent se préparer à vivre encore au moins 25 à 30 ans après leur retraite.
La couverture privée du risque de longévité n’est sans doute pas une possibilité pour 90% de la population suisse. Les personnes qui pensent améliorer leur situation financière à la retraite en retirant leur capital sous-estiment le coût élevé des annuités. Croire en outre que l’on pourra faire face à des dépenses supplémentaires et/ou laisser un héritage à ses descendants, c’est méconnaître les difficultés à venir.
Une fois que le capital perçu est épuisé, les dépenses imprévues, les maladies ou les frais de home/d’établissement médico-social deviennent vite des pierres au cou. L’AVS ne sauve pas de la noyade, mais les demandes de prestations complémentaires viennent à la rescousse.
Les retraits en capital, s’ils sont autorisés, doivent être fortement limités. Une solution envisageable pourrait consister à n’autoriser les retraits partiels de capital que si la rente de la prévoyance professionnelle se monte au minimum à 50 000 francs par an.
Une occasion manquée, le temps d'une marche arrière ou d'une nouvelle édition. Les partis et les associations prennent acte du verdict clair du peuple.
Continuez à lireLa réforme de la LPP, qui sera soumise au peuple le 22 septembre, a été discutée en marge de l’assemblée générale de l’association Innovation Deuxième Pilier (IZS). Hermann Walser a plaidé pour le «oui», Reto Leibundgut pour le «non». D’autres voix se sont également fait entendre.
Continuez à lireCeux qui se remémorent les longs débats sur la révision de la LPP se souviendront des interminables allers-retours des conseillers aux États. A plusieurs reprises, les membres de leur commission ont exigé de nouveaux calculs. Plusieurs boucles supplémentaires ont entraîné un retard. Mais manifestement, tous les calculs possibles n’ont pas encore été effectués, les tableaux publiés et les scénarios dessinés. Pour la conseillère nationale socialiste Samira Marti, nouvellement entrée à la commission sociale, il reste des questions à clarifier.
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L’augmentation des prestations complémentaires est assurée