Penser en termes de «eux» et de «nous» est pour moi faux, voire dangereux. C’est réducteur, cela ne rend justice ni à «eux» ni à «nous», et cela divise des sociétés qui devraient plus que jamais rester unies. «Eux» contre «nous», c’est fondamentalement faux.
Mais parfois, je ne peux pas faire autrement. Car je suis un être humain. Depuis les élections présidentielles américaines du 8 novembre 2016 par exemple, je fais la distinction entre «ceux» qui ont ou auraient élu un criminel, et «nous», qui avons encore toute notre tête. Depuis le 5 mars, je fais à nouveau la distinction entre «ceux» qui vont recevoir une 13e rente AVS et «nous», qui devons encore travailler pendant des années et qui n’atteindrons toutefois jamais le même niveau de vie à la retraite.
En résumé, la population suisse est divisée, depuis cette votation, en deux générations: les moins de 65 ans (-65) et les plus de 65 ans (+65). Avec le oui à l’initiative populaire, le contrat entre les générations a en quelque sorte été rompu (en majuscules pour les lectrices et les lecteurs qui ne voient plus trop bien à cause de l’âge: LE CONTRAT ENTRE LES GÉNÉRATIONS N’EST PLUS VALABLE). Depuis, la différence est grande entre les -65 et les +65. Vraiment? Oui, vraiment.
Ou pourquoi les moins de 65 ans ne se lèvent plus dans le tram