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Quelle est la stratégie de votre caisse de pensions ?

24.07.2025
Temps de lecture: 3 min

C’est la saison des cigales, l’heure par excellence pour prendre le temps… de ralentir et jouir simplement de vivre dans un pays en paix, où l’on mange à sa faim, et où les catastrophes climatiques ont certes des conséquences matérielles élevées, mais heureusement rarement mortelles.

Sous quel angle pourrais-je bien vous parler cette fois-ci de prĂ©voyance professionnelle ?

On ne souligne jamais assez que la loi sur la prĂ©voyance professionnelle (LPP) donne un cadre et, par ailleurs, fixe une prestation minimale garantie. Dans ce cadre (large), l’organe dirigeant a donc la mission de dĂ©finir une stratĂ©gie adaptĂ©e aux spĂ©cificitĂ©s de ses parties prenantes et dans l’intĂ©rĂŞt de ses assurĂ©s. Il s’agit toujours de connaĂ®tre et gĂ©rer des risques (qui ne doivent pas ĂŞtre ni forcĂ©ment Ă©liminĂ©s ou rĂ©duits !).

Alors par stratégie, on comprend qu’il ne s’agit pas seulement et uniquement de la stratégie de placement.

De façon très caricaturale, la caisse de pensions est une boĂ®te dans laquelle de l’argent entre et sort ; la mission idĂ©alisĂ©e de l’organe dirigeant (qu’il soit nommĂ© conseil de fondation ou d’administration) est d’optimiser les sources de financement ainsi que les prestations promises et versĂ©es, de manière pĂ©renne et Ă©quilibrĂ©e.

Parmi les ressources financières, l’on compte les cotisations règlementaires des assurés et de(s) employeur(s), les rachats et contributions bénévoles, ainsi que les rendements des placements. Du côté des prestations octroyées, se distinguent l’intérêt annuel crédité, la moyenne des intérêts crédités, les taux de conversion appliqués, le niveau de protection en cas d’invalidité et de décès pour un cercle de bénéficiaires déterminé et, ne l’oublions pas, les critères de distribution lorsque des fonds libres sont produits.

Parmi tous ces éléments qui vont contribuer à donner un profil stratégique au plan de prévoyance, certains sont déterminés par l’employeur et s’imposent de ce fait au conseil de fondation. Il s’agit des contributions règlementaires et - à fortiori – aux possibles contributions bénévoles.

En revanche, d’autres Ă©lĂ©ments, et non des moindres, seront dĂ©terminĂ©s par le conseil de fondation en sa qualitĂ© d’organe dirigeant. Ainsi, concernant les ressources, le choix de l’allocation stratĂ©gie des placements relève de sa responsabilitĂ©. Evidemment, les membres de ce conseil choisiront de s’adjoindre l’expertise d’un ou plusieurs conseillers spĂ©cialistes en la matière. Mais dans le fond, le bon sens que l’on invoque toujours pour dĂ©signer la sagesse du conseil, doit arbitrer entre :

Investir en prenant un risque de volatilité, à court terme, pour espérer obtenir un meilleur rendement sur le long terme, ou réduire la volatilité, à court terme, en acceptant un rendement à priori moins attrayant sur le long terme.

Sachant bien entendu qu’un meilleur rendement permettra d’offrir de meilleures prestations, sur le long terme ; toutefois, un rendement dĂ©cevant sur le court terme obligera le conseil Ă  prendre des mesures d’assainissement (dont la moins visible consiste aujourd’hui Ă  crĂ©diter un intĂ©rĂŞt annuel en dessous de l’objectif visĂ© Ă  long terme).

La stratégie du conseil s’appliquera à mettre en place le cadre adéquat, néanmoins flexible, permettant une affectation du financement global obtenu, dans le respect des intérêts bien identifiés des parties prenantes. Parmi lesquels se trouvent bien entendu les assurés actifs et les rentiers, mais aussi l’employeur(s) et, ne l’oublions pas, la collectivité qui admet une forme de solidarité nationale, sévèrement contrôlée par le Fonds de garantie.

Sommes-nous capables de dĂ©passer les comparaisons simples, pour ne pas dire simplistes, qui consiste Ă  juger la qualitĂ© d’une caisse de pension Ă  l’intĂ©rĂŞt crĂ©ditĂ© annuel ou au taux de conversion, pour ne prendre que ces deux Ă©lĂ©ments les plus frĂ©quemment citĂ©s ?

Pour garantir la bonne gouvernance des caisses de pension, désormais les Conseils se doivent de développer une stratégie tenant compte de tous les éléments déterminants, n’occultant pas l’évolution (le passé) et se projetant vers le futur de manière équitable et équilibrée.

C’est au prix de cet effort, doublĂ© d’une communication efficace, transparente et continue, que le 2ème pilier regagnera la confiance de la population. Bel Ă©tĂ© Ă  toutes et tous !