« Les défis existent toujours », écrit Nico Fiore, directeur d’Inter-Pension dans Prévoyance Professionnelle Suisse. «Mais ils peuvent être surmontés sans adaptation légale».
Ce qu’il convient de noter, c’est que la conseillère fédérale socialiste Elisabeth Baume-Schneider a prévu plusieurs entretiens avec les principaux acteurs au cours des prochaines semaines. L’échange avec les associations de la prévoyance professionnelle est prévu pour fin mars. Des représentants de l’Asip, de l’Association suisse d’assurances (ASA), d’Inter-Pension et de la Chambre suisse des experts en caisses de pension seront entendus.
Mme Raboud critique les courtages
Actuellement, un autre sujet fait débat: la rémunération des courtiers dans la prévoyance professionnelle. Laetitia Raboud, directrice de la Commission de haute surveillance de la prévoyance professionnelle (CHS PP) a souligné à plusieurs reprises qu’il fallait agir dans les institutions collectives et communes.
Elle a notamment dans le viseur les frais de courtage. «Certaines institutions collectives et communes versent aux intermédiaires des commissions élevées pour l’apport de nouveaux clients», a-t-elle déclaré sur la plate-forme journalistique en ligne de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS). C’est une mauvaise incitation selon elle. Les intermédiaires pourraient avoir tendance à recommander à une entreprise l’institution collective et commune qui les indemnise le mieux, plutôt que celle qui est la plus appropriée.
Dans un entretien avec Prévoyance Professionnelle Suisse, Mme Raboud critique en outre le modèle d’indemnisation: « Il n’est pas acceptable que les courtiers soient rémunérés avec un tarif forfaitaire en pourcentage – et ce non pas une fois, mais chaque année, de manière récurrente, sur toute la durée du contrat». Il serait correct de facturer la rémunération des courtiers avec un tarif horaire en fonction du temps passé, comme c’est l’usage pour d’autres professions.
En outre, la question se pose de savoir si l’indemnité doit être versée par l’employeur ou par le collectif d’assurés.
On peut très bien considérer qu’il est dans l’intérêt des assurés de choisir l’institution collective ou commune appropriée grâce à un conseil professionnel. Mais Laetitia Raboud y voit une injustice: toutes les entreprises n’utilisent pas les services de courtiers, mais toutes les entreprises d’une institution collective ou commune paient indirectement.
Exemple du Liechtenstein
Dans ce contexte, un communiqué de l’Autorité de surveillance des marchés financiers du Liechtenstein donne également matière à discussion. On peut y lire: «Dans la mesure où l’intermédiaire d’assurance n’est pas rémunéré économiquement directement par l’employeur qui l’a mandaté, mais par le collectif d’assurés, ce dernier subit une charge financière plus élevée en termes de frais administratifs». Cela n’est pas compatible avec le principe de l’affectation des capitaux de prévoyance et est par conséquent «inadmissible ».
Interpellation Reynard
Le message de Vaduz devrait également relancer le débat dans notre pays. On se souvient ainsi de l’interpellation 19.3329 de l’ancien conseiller national socialiste Mathias Reynard. Le 22 mai 2019, le Conseil fédéral écrit dans sa prise de position que l’indemnisation des courtiers devrait être payée par l’employeur. Elle ne serait pas dans l’intérêt des destinataires et ne serait pas compatible avec l’objectif de prévoyance. Contrairement au Liechtenstein, le Conseil fédéral n’a pas employé le terme «inadmissible», mais celui de «problématique».
Le débat sur les commissions des courtiers est relancé