Faillite de l’employeur
En cas de faillite, de nombreuses assurances sociales sont sollicitées. Et un tel événement ne touche pas seulement les travailleurs, mais aussi les retraités.
Continuez à lireLors de la 9e édition de Trait d’Union, manifestation organisée par Patrimonia, Nicolas Marmagne, directeur général et associé XO Investments, est revenu sur les défis actuels et les solutions possibles pour la LPP.
«Notre système de prévoyance fonctionne bien, mais se dégrade.» C’est le constat qu’a fait Nicolas Marmagne, directeur général et associé XO Investments, lors de la 9e édition de Trait d’Union, manifestation organisée par Patrimonia. Même si comparaison n’est pas raison, le spécialiste a commencé par s’intéresser aux autres pays. Il a notamment évoqué les Etats-Unis (où sont concentrés près de 35 000 milliards des 55 000 milliards de dollars des actifs mondiaux des caisses de pension), le Japon, qui affiche l’un des systèmes les plus matures, ou encore la Hollande, dont 160% du produit intérieur brut (PIB) est issu de la prévoyance. «Les différences sont très importantes d’un pays à l’autre, mais on remarque que le système de primauté des cotisations prend de plus en plus de place, comme en Australie, où il est presque exclusif», constate-t-il.
Qu’en est-il de la Suisse? «Si le débat politique s’est surtout cristallisé sur l’adaptation du taux de conversion, il ne faut pas oublier les vertus de notre système de prévoyance, puisqu’il figure tout de même au 12e rang mondial de l’indice Mercer, répond Nicolas Marmagne. Ce dernier prend en compte, entre autres, les taux d’intérêt des systèmes d’épargne, la longévité et la démographie du pays, ainsi que le système de gouvernance et son indépendance.» Petit bémol toutefois: la Suisse figurait au 5e rang en 2014. «La situation se péjore en raison de l’absence de réforme, poursuit-il. Si rien ne bouge, on risque de se retrouver, d’ici 5 à 10 ans, avec un système complètement décalé. Ma grande inquiétude est de voir certains partis tenter de révolutionner le 2e pilier au profit du 1er.» Notre système de prévoyance (qui compte 4.5 millions d’assurés actifs et près de 1.2 millions de bénéficiaires de rentes) jouit cependant d’un poids considérable et toujours plus important en raison du bon fonctionnement de l’activité économique suisse et des 90 000 personnes qui entrent dans notre pays pour y travailler. Elles gèrent en moyenne 800 millions de francs, contre 130 millions en 2000, ce qui conduit à une autre approche des placements. On peut aussi souligner une concentration des caisses, passées de 3500 en 2000 à 1300 actuellement, tendance qui devrait encore se poursuivre.»
Cela dit, la LPP est confrontĂ©e Ă de nombreux dĂ©fis... «On a vu l’espĂ©rance de rendement s’affaisser. Comme celle des obligations suisses atteint aujourd’hui 0.8 %, c’est l’ensemble des gains et placements qui doivent ĂŞtre repensĂ©s. Le deuxième dĂ©fi majeur tient Ă l’espĂ©rance de vie croissante qui, depuis plus de 25 ans, progresse pour atteindre aujourd’hui 21 ans Ă l’âge de 65 ans. «Cette pression dĂ©mographique est prĂ©sente dans le monde entier et pourrait encore s’accroĂ®tre dans les pays occidentaux d’ici quelques dizaines d’annĂ©es», prĂ©cise Nicolas Marmagne. Ces deux paramètres sont toutefois contrĂ´lables par les fondations de prĂ©voyance, qui peuvent notamment intĂ©grer des cotisations supplĂ©mentaires ou baisser le taux de conversion pour rĂ©pondre Ă l’allongement de la durĂ©e de vie. «En revanche, le système de prĂ©voyance est incapable de maĂ®triser les faits de sociĂ©tĂ©, Ă savoir la manière de travailler (37% des Helvètes ont un temps partiel infĂ©rieur Ă 90%) et le fait que 48% des personnes actives en Suisse ne sont pas soumises Ă la LPP. Â
A tout problème ses solutions. Nicolas Marmagne en Ă©bauche plusieurs, comme l’investissement dans d’autres classes d’actifs (immobilier, actions, actifs liquides (private equity, dette privĂ©e, infrastructure…) et dans le tissu local, afin de financer des entreprises suisses. «Je suis convaincu que le système saura s’adapter», conclut le spĂ©cialiste. On veut le croire. Â
En cas de faillite, de nombreuses assurances sociales sont sollicitées. Et un tel événement ne touche pas seulement les travailleurs, mais aussi les retraités.
Continuez à lireLorsqu’une révision de loi échoue dans les urnes, elle est habituellement suivie d’une nouvelle tentative – en particulier lorsque le sujet est considéré comme urgent. Cette fois-ci, c’est différent: après les 67% de non du 22 septembre 2024 et le troisième échec consécutif, l’enthousiasme pour la réforme semble s’être essoufflé. C’est ce qu’ont révélé les auditions menées par la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider avec des groupes d’intérêt. Une adaptation des paramètres de performance légaux n’est pas à l’ordre du jour pour le moment.
Continuez à lireComme chaque année au printemps, nous recueillons tous les indicateurs importants des caisses de pensions cantonales.1 La vue d’ensemble s’avère être réjouissante, comme dans toute la branche: grâce à l’année de placement 2023, les pertes de 2022 ont pu être largement compensées.
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«Notre système de prévoyance fonctionne bien, mais se dégrade»