Reto Leibundgut, partenaire c-alm, est à l'origine de ce plan qui n'a volontairement pas été présenté comme une réforme, mais comme une « adaptation modérée et équitable ». Il a présenté sa proposition pour la première fois début janvier lors du dialogue IZS de l'association « Innovation Deuxième Pilier », c'est pourquoi on l'appelle aussi « modèle IZS ». Silvan Gamper, expert en prévoyance professionnelle, c-alm, a répété l'exposé de Leibundgut deux semaines plus tard.
Trois interventions modérées
Le plan contient trois éléments qui concernent des leviers centraux de la LPP. L'idée derrière les adaptations est que les interventions modérées résolvent le problème principal de la redistribution dans le 2e pilier. Les prestations qui sont déjà remplies par la grande majorité des caisses de pension grâce aux prestations surobligatoires doivent être maintenues. En outre, l'objectif secondaire est d'ouvrir en douceur la prévoyance professionnelle aux employés à temps partiel et aux salaires plus bas, tout en veillant à ce que tout cela reste finançable.
L'objectif est une modernisation techniquement propre du plan LPP, c'est-à-dire une évolution et non une révolution. Concrètement, le modèle abaisse le seuil d'entrée et la déduction de coordination, mais moins que dans LPP-21. Le deuxième élément du modèle concerne un échelonnement plus plat des cotisations. Au lieu de 7, 10, 15 et 18% jusqu'à présent, les nouvelles cotisations selon le modèle IZS seraient de 10, 12, 14 et 16%, ce qui allège quelque peu la charge des assurés âgés. Cela reprend un argument du débat qui est parfois évoqué tant par les salariés que par les employeurs. Le troisième et dernier élément proposé est l'abaissement du taux de conversion minimal en huit petites étapes de 6,8% à 6%. Cette baisse lente et progressive ne nécessite pas de mécanismes de redistribution compliqués.
Le débat d'experts avant la politique
Les premiers échos après les présentations en ligne ont été tout à fait enthousiastes dans les milieux spécialisés, la mise en œuvre politique concrète ayant été délibérément laissée de côté. C'est en effet l'intérêt du plan que le secteur dispose d'une bonne solution avant que la politique ne commence à s'intéresser à nouveau au sujet.
Dans les premières réactions, les représentants du 2e pilier étaient d'accord pour dire que le modèle était bien fait. Et qu'il pourrait être mis en œuvre proprement et rapidement, d'autant plus qu'environ 90% des caisses de pension offrent de toute façon plus de prestations que le régime obligatoire LPP et ne sont donc guère concernées par une adaptation en douceur des paramètres. Toutefois, le modèle doit encore faire l'objet d'un débat politique. Celui-ci est inévitable et devrait constituer un défi que les initiateurs derrière la solution considèrent comme sportif en raison de l'avance qu'ils ont prise.
Une adaptation équitable